Sur le sujet, j’arrive un peu après la bataille, mais mieux vaut tard que jamais, non ?
Avant d’attaquer le dur, je précise juste que, à part les gammes « shade » et « technique » je n’utilise la peinture citadel colour que depuis un an et demi. J’ai monté mon nuancier à raison de 4/5 pots par mois.
Malgré mes à priori sur le système de peinture, très dirigiste, développé par la marque, j’avoue que la disponibilité en magasin et la qualité des medium et des pigments utilisés par citadel ont eu raison de mes dernières réticences (de base je suis plutôt PA et gamme de galerie).
Du coup, je me suis offert en bonus un set de peinture Contrast. Alors autant le dire tout de suite, la gamme contrast est à l’image de la gamme classique : des mélanges, plusieurs références pour des nuances de teintes parfois très proches (c’est moins sensible avec la contrast, mais la déclinaison du gris, par exemple, est quasiment un portage de la gamme classique de teintes -corax white-administratum grey-dawnstone-machanicus standard grey-), et un conditionnement en pot.
Premier constat à l’ouverture, les pots de 16 ml sont facilement déséquilibrés. Gare aux coups de manche de pinceau intempestifs… (comme avec les grands flacons de shade, d’ailleurs). Ensuite, les pigments ont tendance à se déposer rapidement et chaque pot demande à être agité assez longuement avant chaque utilisation afin d’avoir une peinture homogène. Paradoxalement c’est bon signe, la peinture est donc plutôt riche en pigments.
J’ai pu tester pratiquement toutes les teintes avant de choisir celle de mon nuancier. Seuls les tons chairs (il en a 4 je crois) m’ont échappés. Pas trop grave, je ne pense pas faire de carnation à la contrast pour l’instant. La première plongée de ma brosse dans le pot confirme ce que j’avais pensé lors de l’agitation des pots : c’est riche. Gargeous même, en version britannique. La consistance est laiteuse et fluide, étudiée pour être posée sur les volumes avec application (comprendre elle permet de dessiner des volumes à condition de bien tirer la peinture, le meilleur exemple qui me vient en tête, c’est la tachnique d’application des lavis par Sorastro). J’ai les mêmes sensations, à l’application, qu’avec les peintures smoke de chez tamiya, mais en un peu plus fluide. Bref, ça demande un peu de pratique mais finalement on développe une nouvelle façon de peindre. Ça tombe assez bien pour moi, je cherchais désespérément des encre pour peindre « à l’encre », et boum, la contrast est ce que je recherchais.
Au nettoyage, comme toutes les peintures citadel, elle encrasse significativement le réservoir du pinceau. Il faut essorer précautionneusement, et bien « vider » et rincer au niveau de la virole (la fluidité de la peinture fait qu’elle remonte rapidement jusque là, même en trempant parcimonieusement les brosses).
Je ne vais pas m’étendre sur ce que fait chaque teinte, ni recommander quel peinture pour tel texture ou effet -cette peinture est finalement si versatile…-. Par contre, je peux dire qu’à l’usage, je produis moins d’auréole qu’avec du lavis classique. Ce qui veut dire potentiellement moins de retouches à postériori, particulièrement si comme moi, la peinture est utilisée ponctuellement par zone et non globalement (je dirai comme recommandé par la marque). Les couches ne sont pas uniformes –c’est un peu le but recherché- mais produisent un dégradé cohérent et appréciables.
Une fois le tri fait, j’ai construit mon nuancier autour de « primaires likes » -BA red, Iyanden yellow, Talassar blue- de « secondaires likes » -gryph hound orange, warp lightning, magos purple-, et de nuances de gris –apothecary white, gryph charger grey, black templar- parce que ce sont les teintes classiques que j’utilise sur ma palette depuis 20 ans…
J’ai ensuite choisi une gamme de bruns -wyldwood, gore grunta fur, aggaros dunes-, 3 « tonalités spéciales » -aethermatic blue, volupus pink et ork flesh, auxquelles je pense aussi ajouter le teradon turquoise-, et mes « auxiliaires », du grey et du wraithbone pour le fonds, ainsi qu’un pot de medium contrast. Je ne compte pas utilisé les bombes dédiées, j’utiliserai les deux teintes « neutres » comme fond sur ma sous couche habituelle. Autre avantage, je pourrais, sur la même figurine, poser plusieurs fonds de tonalités différentes -y compris avec une figurine sous couchée au noir, histoire de gérer le meilleur de deux mondes…-
Le pot de medium est proprement indispensable : avec un peu de pratique, je constate que la transparence des peintures contrast est une vraie manne. En effet, elle permet de passer plusieurs couches successives et de produire à peu de frais (!) des textures plutôt fines de type « lavis successifs ». Avec l’avantage, comme précisé plus haut, de faire nettement moins d’auréoles qu’avec de la peinture diluée maison. Pour peu que la peinture soit allongée avec le medium dédié, et donc que sa transparence soit ainsi augmentée, on touche à la finition « professionnelle » en 3 passages de pinceau ! Nice!
En touchant à la dilution, c’est là que la peinture contrast m’a livré quelque uns de ses petits secrets (mais vous les connaissez peut être déjà…) : par exemple, diluée avec de l’eau (déminéralisée de préférence) elle vire au lavis, pour l’usage que l’on sait. Diluée avec un medium classique (j’utilise le lahmian medium, mais aussi le medium mat pebeo ou liquitex…), on a rapidement un glacis, là encore « providentiel » compte tenu de l’arrêt de la production des 4 glacis citadel colour. Attention cependant, il arrive que la peinture « pattes » à l’ajout de « trop » de medium…
(Parenthèse concernant ces glacis, qui figurent parmi mes gadgets préférés. L’arrêt de la commercialisation correspond à la mise sur le marché de la gamme contrast. J’en ai récupéré un max sur les racks des mes détaillants favoris, mais là, je découvre une alternative plus que crédible avec pas moins d’une trentaine de tonalités. Il faut diluer un peu, mais quel nuancier pour du glacis !)
J’ai testé principalement la contrast sur de zones ponctuelle : effet de luminescence blue, effet chitineux, dégradé expresse sur des détails (bourses, sacoches, étoffes et voilages,…). Elle se fond à merveille au milieu des textures « classiques ».
Utilisée sur une zone plus étendue, elle fait le job, mais personnellement, elle a tendance « à s’ennuyer ». Bien appliqué les dégradé sont très propres, mais manquent de pep’s. Je n’ai pas encore poussé la peinture dans ces derniers retranchements de dilution, mais sans complément de dégradés, ça manque un poil de lumière au final. Est-ce vraiment un défaut, cependant ?
Autre petit secret, révélé par les tutos de warhammer TV. La peinture contrast produit ses effets sur d’autres teinte de base que le grey seer ou le wraithbone. Je l’ai testée sur le corax white, le celestial grey, ulthuan grey, le skarsnik green ou le blue horror. Pour peu que la teinte de départ ne soit pas trop sombre, elle se trouve joliment enrichie. Par contre sur un blanc trop pur, la teinte finale sera un peu fade et pâle.
Pour les mélanges, tout est possible. Il faut par contre gérer à la goutte près, un virage de teinte arrive assez rapidement, compte tenu de la forte teneur en pigments. J’ai testé le gryph hound orange avec toute la gamme des bruns, le résultat est vraiment surprenant -dans le bon sens-, par contre, dans ce cas pour des passages successifs, il faut aller du plus clair au plus sombre –comme pour un lavis successif, évoqué plus haut- sous peine d’avoir des volumes quasi illisibles et une succession de couche sans intérêt pour le rendu final (mon premier essai a été un gros fail). Attention également pour les changements de valeur (mélange avec du blanc ou du noir) bizarrement, mes mélanges se sont mis à ternir. Résultat fade et compliqué à rehaussé en dégradé…
En résumé, la peinture contrast est à l’image de ce que produit citadel colour depuis quelques années : un outil de peinture de haute qualité, bien plus versatile que ce pour quoi elle est vendue. Pas indispensable, mais pratique et simple d’utilisation.