[fluff] Zombicide : 1 général Orque transformé en abomination lors de la bataille de la Néviria - Défi Janvier 2020

Ce furent d’abord les animaux qui disparurent progressivement des alentours du camp Orque de la tribu des Huk’MurKhaâlh, obligeant les chasseurs à pousser toujours plus loin leurs battues.

Puis, parfois, on se rendait compte qu’un chasseur ne rentrait pas, qu’un messager ou qu’un éclaireur ne revenait jamais. Les pactes de non-agression entre clans étant valables pour les faibles (les humains, les elfes et autres microbes parasites) mais pas pour eux ; les premières disparitions furent mises donc sur le compte de mauvaises rencontres entre clans rivaux. Progressivement le rythme des disparitions dépassant largement les normes que chacun qualifiait d’habituelles, il se disait de plus en plus que quelque chose d’autre se produisait sans pour autant connaître la raison de ces étranges évènements. Une guerre ? non, cela aurait été plus brutal, plus franc, une bonne vieille razzia, des pillages, des incursions du clan belligérant. Non c’était autre chose…

C’était lors d’une de ces mornes journées d’hiver, sombre et froide, qu’ils étaient arrivés.

D’abord isolés, des cadavres « vivants », décharnés et la plupart du temps silencieux, furent repérés aux abords du camp. Puis ils devinrent des petits groupes de 3 à 5. Ils marchaient ou titubaient seuls, sans but jusqu’au moment où ils repéraient un être vivant, alors, leur errement incertain se muait par une obsédante volonté, et ces marcheurs sans but n’en avaient plus qu’un : manger cette chair chaude et palpitante.

Comme c’était la première fois que ce phénomène s’observait, les premiers témoins, imprudents, devinrent les premières victimes répertoriées du clan.

Dévorés sur place, ou simplement mordus, rognés partiellement, on se rendit compte de plusieurs choses :

La première était qu’un individu mort dévoré « revenait à la vie » quelques heures après mais en ayant perdu toute la personnalité qu’on lui connaissait au profit de cet air perdu, lointain, se muant en folie meurtrière dès qu’il percevait un être vivant dans son champ de vision.

La seconde était qu’un Orque simplement mordu devenait « ça » dans les 24 heures qui suivaient après une forte fièvre poussant le malheureux au délire, le secouant de spasmes et de vomissements jusqu’à la mort temporaire avant de revenir sous cette horrible forme de « non mort ».

La troisième était qu’on pouvait « tuer ces morts non morts ». Par le feu ou encore en leur perçant le crâne. Hormis cela, ils étaient invulnérables, ne ressentaient pas la douleur ni aucun autre sentiment qu’une faim insatiable et une rage déterminée.

Le chaman du clan ne savait pas ce qu’il se passait et avouait son impuissance malgré les pressions du chef lui intimant de trouver une solution radicale et rapide.

En moins de deux semaines, les groupes se faisaient de plus en plus nombreux et déferlaient sur le camp quasiment tous les jours désormais. Les Orques, avaient commencé à constituer des équipes de chasse qui écumaient les alentours et décimaient les hordes errantes. Progressivement, celles-ci se faisant trop nombreuses, cela rendait l’évolution des Orques en dehors de leur camp de plus en plus difficile. De plus, à chaque retour de chasse, c’étaient des hordes entières de « morts non morts » qui suivaient les Orques et fondaient sur le camp.

Le clan était passé de l’état de chasseur à l’état de chassé. Et oui, il était naturel pour les Orques de mener des incursions chez les voisins (Orques, non Orques) pour rigoler un peu : effrayer puis voler, tuer, dévorer, brûler (pas toujours dans cet ordre), parfois, capturer des survivants pour les domestiquer ou les vendre comme esclaves (mais c’était plus rare car dans leurs tendances à jouer avec leurs victimes, ils les cassaient souvent avant…). Mais là c’était bien eux la cible, c’était bien eux qui essuyaient des attaques toujours plus nombreuses. C’étaient bien eux que l’on dévorait…

A la troisième semaine, le clan était désormais dans un état d’urgence permanent, se défendant des vagues successives arrivant de manière erratique. Des fortifications supplémentaires avaient été bricolées à la hâte mais elles n’avaient que peu d’effet face à ces hordes insensibles et quasi invulnérables (de plus, rappelons que les Orques, culturellement plutôt enclin à envahir, n’ont que peu développé de techniques défensives statiques). D’autres races auraient sans doute versé dans la peur et la panique depuis longtemps, ce n’était pas le cas des Orques. La rage et la violence fleurissaient gaiement dans le clan, décuplant les forces des assaillis qui taillaient os et chairs plus efficacement que la faux taille les blés.

Puis, l’on vit arriver des « morts non morts » d’autres races, ou encore en état de décomposition plus avancé. Après réflexion, le chaman en conclut que ces morts arrivaient de contrées plus lointaines, ce n’était pas une invasion qui les ciblait eux, ça devait être généralisé et ce phénomène augurait une guerre longue.

Tenir un siège relevait des pratiques courantes chez les Orques, mais en qualité de prédateur, pas en celle de proie. Leur caractère belliqueux les amenait naturellement à envisager le combat et la résistance mais la réalité était accablante : les guerriers tombaient, se relevaient pour renforcer l’ennemi et les réserves de nourriture s’épuisaient.

A ce jeu d’usure, dans quelques semaines, le clan n’aurait plus les forces pour repousser ses assaillants.

A situation exceptionnelle, décision exceptionnelle. Il fut alors décidé d’envoyer des émissaires dans les clans Orques alentours afin de mesurer l’état actuel de l’invasion et d’envisager fédérer les forces pour repousser l’envahisseur. Cette décision fit suite à une nouvelle découverte accablante…

Effectivement, à l’aube de la quatrième semaine, les défenseurs observèrent l’arrivée de nécromanciens dans les hordes de morts non morts.

Ceux-ci, peu nombreux dans la population Orque, étaient redoutés tant par les pratiques occultes auxquelles ils s’adonnaient (ce qui renvoyait chacun à la cruelle histoire qui vit naître la race des Orques), que parce qu’ils étaient réputés commander les morts.

Ces nécromanciens (eux aussi rendu à l’état de morts non morts) étaient les seuls à avoir conservé leurs pouvoirs mais surtout leurs facultés d’analyse et de décision. Ils coordonnaient désormais les attaques, pilotant des hordes à l’attaque, aux replis, aux contre-attaques et tout autre mouvement stratégique visant à maximiser les dégâts pour un minimum de pertes dans leurs rangs. De ce jour les attaques se firent encore plus féroces, plus dévastatrices (et non plus les vagues successives de morts qui se présentaient jusqu’alors simplement devant le hachoir des défenseurs prêts à se faire tailler en pièce ou à mordre, agripper, …).

Sur les dix émissaires envoyés tous azimuts pour des pour-parler, seulement quatre revinrent. Les nouvelles n’étaient pas bonnes, les autres clans étaient eux aussi la proie d’attaques constantes mais la résistance montrait des signes d’épuisement évident et la proposition de constituer une seule et vraie armée afin de bouter hors des frontières ces envahisseurs faisait son chemin.

Un autre élément de contexte accéléra cette décision. Ce furent les nouvelles macabres issues des clans BakDhur’Kaâlh et KouyoumD’Jiàn. Ces deux clans craints pour leur force et leur férocité avaient, aux dires des quelques survivants, été décimés par les premières attaques orchestrées par les nécromanciens. Ces clans ne souhaitant pas inhumer leurs morts sans une cérémonie de circonstance, avaient entassé les cadavres dans le temple mortuaire. Les nécromanciens avaient ressuscité ces morts à l’intérieur même des camps quelques minutes après avoir lancé l’assaut à l’extérieur. Les défenseurs, pris entre deux feux avaient succombé rapidement sous le double assaut.

Non pas que cette nouvelle bouleversait les Orques (nous l’avons dit, l’amitié entre Orques de clans rivaux est une vision trop romantique pour qu’elle puisse se frayer un chemin dans les échelles de valeurs de ces derniers). Elle ne les bouleversait pas au sens sentimental. Ce qui accablait chacun c’était la disparition de ces clans réputés valeureux, exterminateurs et sans pitié.

Sous l’influence de ces funestes nouvelles, les pourparlers furent brefs et aboutirent rapidement à la décision de rompre avec les pratiques, se rangeant du côté du pragmatisme en constituant une seule et même armée.

Cette décision, bien que qualifiée par certains de trahison, fut prise unanimement par les chefs de clan et les quelques détracteurs durent, par la force, se ranger sous la domination de leur saigneur et maitre…

A ce moment des négociations, un nouveau blocage survînt, celui de nommer le général en chef de l’armée constituée. Chaque clan réclamant la légitimité du contrôle total des forces.

Dans l’état actuel des choses, les 5 clans réunis constituaient une population de 24 583 guerriers (pour une population totale de 31 843 Orques). C’était l’ensemble des clans encore en vie du bassin inférieur de la Néviria, territoire qui leur fut cédé au terme de la guerre des 3, plus de 400 ans avant ces faits.

Pour trancher dans les négociations, il fut décidé d’organiser un rapide tournoi entre prétendants. La mort étant la règle, il n’y avait pas besoin d’arbitre. Cette question écartait toute remise en cause des résultats des rixes.

Pour cet évènement, l’arène de la tribu des Huk’MurKhaâlh fut retenue (du fait de sa taille, elle pouvait accueillir plus d’observateurs que les arènes des autres clans).

Les candidats étaient issus de chaque clan. D’ailleurs, les prétentions étant ouvertes à tous, certains clans proposaient 5 prétendants d’autres moins.

Le profil des opposants était relativement similaire : tous des guerriers, parfois des gradés, que des mâles. Une différence de taille se faisait sentir, particulièrement avec la présence de Kârn’Hage (NDLR : j’en appelle humblement à la compréhension de mes sympathiques lecteurs qui voudront bien excuser mes lacunes en philologie. Aussi, je vous donne son nom directement en alphabet latin moderne et je vous épargne une prononciation que notre phonétique ne traduit pas fidèlement. Toutefois, sachez que Kârn signifie en Orque commun quelque chose comme : maison, logis et Hage : rage, colère).

Il était le général du clan des Huk’MurKhaâlh. Il avait su s’illustrer à de nombreuses reprises et sa présence dans la lice excitait déjà les pronostics. Sa grande taille (2m84) et sa carrure imposante forçaient le respect de tous. Mais ce qui était le plus parlant était la réputation qu’il s’était construite au fil des combats et guerres de ces 150 dernières années. Sa cruauté et sa bestialité n’avaient d’égal que son sens de la tactique et de la stratégie. Il était tenu en haute estime par beaucoup (même en dehors de son clan) car il avait su allier brutalité et ruse, rage et intelligence, courage et détermination. Ces qualités en faisaient effectivement un adversaire mortel et pervers, sans réelle morale si ce n’est celle écrite par le vainqueur, celle de celui qui boit le sang des vaincus, qui brise les os et impose sa domination, sa force sur l’autre.

Dès sa plus jeune enfance, il avait été livré à lui-même, banni de son clan (car son géniteur, chef de clan, venant de mourir, la tradition voulait que ces descendances trop jeunes pour prétendre à la succession, soient chassées ou tuées). Il avait fui et avait appris à survivre dans l’hostilité ambiante. Rapidement, il avait tué ses frères bannis comme lui et avait grandi en fuyant les présences Orques qui pullulaient alentour. A 13 ans, il tuait son premier Grizzly des montagnes et il avait déjà réussi à se faire craindre des prédateurs (loups géants, arlochs à dents de sabre, aspics malarians, …). Plus tard, il s’était enrôlé dans plusieurs armées qui partaient à la guerre contre les humains ou les elfes, ou… tout ce qui pouvait se battre et mourir…

C’est à ce moment surtout que commença sa « légende » car rapidement il sut démontrer ses qualités personnelles tant au combat que dans sa capacité à prendre des décisions décisives au bon moment. Ses qualités lui permirent de monter en grade afin d’accéder au titre suprême de général des armées du grand conquérant Margilia Moursul Abd El Makhour.

Plus tard, ayant sans doute remporté toutes les victoires qui lui importaient, il revînt en Néviria et fut accepté par la tribu des Huk’MurKhaâlh, au poste de Général.

Une brève histoire de sa vie présentée, revenons au tournois qui fut brutal, sanglant et duquel il en ressortit vainqueur (était-il nécessaire d’en faire des lignes ? nous ne doutions pas de l’issue de la rencontre…).

Ce jour donc, Kârn’Hage devînt général de l’armée Orque de la Néviria. A la tête de ses quelques 24 500 Orques, il devait partir en campagne et exterminer les morts non morts.

Trois mois s’étaient écoulés depuis ce jour et l’armée de Kârn’Hage se trouvait dans une situation critique. Les hordes de morts non morts n’avaient cessé de grandir, attaquant de jour comme de nuit, infatigables.

La rage et la bravoure des guerriers Orques ne flanchait pas. Toutefois la fatigue se faisait sentir. De plus, sans parler de découragement, tous avaient bien compris qu’il était mathématiquement évident que l’armée constituée quelques semaines plus tôt n’était plus que l’ombre d’elle-même :

Les archers avaient été les plus rudement touchés. Il ne restait aujourd’hui qu’une centaine d’Orques sur les 8000 des 1ers jours. Leurs armures légères ne pouvaient rivaliser contre les dents et les armes des morts non morts. De plus, les premières semaines de combat étant très pluvieuses, les flèches ne prenaient feu que difficilement, rendant quasiment inefficaces les tirs contre les hordes macabres.

L’infanterie accusait de meilleurs résultats. Bon pas brillants non plus mais tout de même cela avait été moins l’hécatombe que pour les archers. Aujourd’hui, sur les 8500 du début, 1200 Orques s’alignaient dans la plaine du Morkhaâlh, un clan aujourd’hui disparu, décimé lui aussi par les morts non morts.

La cavalerie Orque, montée sur des loups géants ou sur des sangliers de guerre, résistait mieux. Au moins 60 % des effectifs avaient péris et ils représentaient encore bien 3300 Orques (dont un tiers avaient tout de même perdu leur monture, transformées à leur tour en morts non morts ou encore sacrifiées pour nourrir les troupes de l’armée Orque).

La défaite se faisait chaque jour plus évidente.

Kârn’Hage avait mené l’ensemble de ses troupes dans des assauts successifs durant le 1er mois, comptant sur l’effet de masse pour détruire les morts non morts. La 1ere semaine cette stratégie s’avéra gagnante. Cependant, les adversaires (dont le nombre ne cessait de croître), avaient inversé progressivement cette tendance, tenant en échec toutes les tentatives des semaines qui suivirent (assimilant les morts Orques à ce que l’on pouvait désormais appeler une armée de zombies).

Modifiant sa stratégie, Kârn’Hage avait, dans les deux mois qui suivirent, tenté de frapper par le biais de détachements moins conséquents et plus rapides. Là encore cette tentative avait montré des signes d’efficacité dans les premiers jours mais les nécromanciens avaient adapté leurs schémas de défense puis de contre-attaque mettant de nouveau en échec les stratégies Orques.

Aussi, cela faisait trois jours maintenant que l’armée Orque reculait pour amener leurs ennemis sur cette plaine du Morkhaâlh où Kârn’Hage espérait pouvoir organiser une confrontation. Il ne se leurrait pas, il savait que celle-ci ne serait pas décisive. Il espérait au moins qu’elle porterait un coup dur aux morts non morts, comme un baroud d’honneur avant la destruction (qu’il savait maintenant inéluctable) de sa propre armée.

Effectivement, les hordes de morts non morts les surclassaient en nombre, arrivaient maintenant de tous côtés, coupant toute retraite possible (même si cette perspective ne pouvait être une alternative pour Kârn’Hage).

C’était maintenant une marée charnier, dont l’odeur pestilentielle envahissait l’air et frappait les organes olfactifs des vivants à plusieurs lieues à la ronde (rendant les montures Orques nerveuses). Un brouhaha s’échappait de cet océan de morts. Pas de cris stridents non, plutôt un murmure énorme et constant qui emplissait les oreilles et couvrait les bruits de l’armée Orque.

Le général avait fait s’arrêter la progression des colonnes de guerriers Orques et vociférait ses ordres pour tenter de couvrir le bruit des morts non morts tout en plaçant ses troupes en étoile afin de faire face de toute part aux assaillants. Ceux-ci s’approchaient sans hâte mais dans un inexorable et sinistre mouvement augurant déjà le funeste destin qui attendait les Orques.

Répondant à un ordre occulte des nécromanciens qui se tenaient sur la colline surplombant cette scène, la marée macabre s’arrêta nette dans sa progression. Plus un bruit ne se fit entendre dans ce halo d’au moins 20 000 morts-vivants qui encerclaient maintenant littéralement l’armée Orque.

Dans ce calme soudain, les voix des gradés reprenant les ordres du général, retentirent sèchement en hurlements :

« Vos gueules !!! Tenez les rangs bande d’imbéciles !!! »,

« Mais qui m’a donné cette bande de connards pareils, pas foutus de suivre un putain d’ordre !!! ».

Puis une kyrielle d’autres tirades aussi fleuries qu’il ne m’est pas permis de traduire ici (pour le cas où des insultes similaires existeraient en Français d’ailleurs…).

Au bout de quelques minutes, les troupes Orques semblaient avoir trouvé leurs positions défensives à l’image de ce qu’en attendait leur général. Les hurlements cessèrent et durant une minute les belligérants se scrutèrent sans mot dire.

Kârn’Hage se mit alors à hurler en répétant sans cesse pour ses troupes les mots suivants :

HAGE !!! MALKAR !!! KRUG TOLL !!! MARK’ECH !!! KLAKVASSLAVIOK !!! (rage !!! mort !!! destruction !!! sang !!! victoire !!!).

Comme galvanisées, les troupes reprirent alors ces mots comme une litanie. Brandissant leurs armes en l’air, frappant leurs boucliers, bandant leurs arcs ou laissant s’ébrouer les montures, tous s’apprêtaient à lancer la dévastation dans les troupes ennemies.

De leur côté, les morts non morts, ne bougeaient pas, ne prononçaient pas un son, dans un silence glaçant, indifférents aux provocations et explosions de colère des Orques.

Ce préalable à l’affrontement dura bien une nouvelle minute.

Puis, sous l’impulsion d’un ordre invisible, les morts non morts se mirent d’un seul coup à courir (pour certains plutôt à boiter rapidement) en hurlant des sons parfois étranglés, parfois stridents, la plupart du temps lugubres (selon les restes de cordes vocales dont disposaient chacun).

Immédiatement, comme en réponse à ce mouvement, les Orques, encouragés par la promesse d’une boucherie imminente, se mirent en marche. Etirant les pointes de l’étoile qu’ils avaient formés, laissant en son centre les archers qui faisaient déjà pleuvoir des flèches enflammées sur les hordes de morts non morts. Malheureusement, il y avait bien longtemps que les appareils de siège avaient été abandonnés sur d’autres champs de batailles car sinon ils auraient été bien utiles pour appuyer la charge Orque.

Les centaines de mètres séparant les adversaires furent franchis en quelques poignées de secondes et la rencontre des deux armées se fit dans un fracas infernal.

A ce moment, les nécromanciens surplombant toujours la scène commencèrent à entonner des incantations gutturales horribles, certaines aboutissant à créer des os géants sortant du sol et empalant les premiers rangs Orques, d’autres débutant la zombification des premiers morts, d’autres encore lançant des boules d’énergies mortelles qui allaient s’écraser dans l’armée Orque.

Dans un désordre indescriptible les deux armées se heurtaient, s’écharpaient, se transperçaient. Tout ces ennemis s’engageant dans une danse macabre porteuse de chaos.

Telle une nuée de sauterelles sur un champ de blés mûrs, les hordes sépulcrales avançaient inexorablement au sein des guerriers Orques, laissant derrière eux morts et désolation.

Par flots entiers, sous l’impulsion des incantations des nécromanciens, les morts se relevaient et changeaient de camp, se retournant vers les compagnons de la dernière heure, découpant, mordant, dévorant, se jetant à la gorge du premier vivant et le laissant agonisant dans son sang pour déjà sauter sur une potentielle autre victime.

Kârn’Hage, à l’image des fiers Orques qui étaient encore debout, bataillait, rageait, pulvérisait le moindre crâne ennemi. Sa hache à double tranchant s’abattant sur ses victimes et laissant derrière son passage un sillage de destruction. Le sang rendait poisseux le manche de son arme, les muscles surchauffés depuis des dizaines de minutes faisaient leur œuvre de carnage.

HAGE !!! MALKAR !!! KRUG TOLL !!! MARK’ECH !!! KLAKVASSLAVIOK !!!

HAGE !!! MALKAR !!! KRUG TOLL !!! MARK’ECH !!! KLAKVASSLAVIOK !!!

HAGE !!! MALKAR !!! KRUG TOLL !!! MARK’ECH !!! KLAKVASSLAVIOK !!!

Malgré les efforts combinés des Orques et la longue expérience de destruction qu’ils avaient accumulé durant toutes ces années de batailles, les guerriers ployaient de plus en plus face aux assauts d’une nuée de morts qui ne cessaient de revenir à l’assaut des survivants, les submergeant toujours plus.

Le vacarme et le chaos laissait peu à peu place à des batailles de plus en plus erratiques et isolées çà et là dans la plaine. Le brouhaha général se muant désormais en cris distincts des quelques survivants encore debout.

L’arrière garde s’était rassemblée autour de Kârn’Hage et tentait de résister (en vain) aux assauts de l’armada funèbre.

Littéralement débordés les quelques guerriers encore en vie pataugeaient dans un mélange de terre de sang et de restes corporels, ce qui formait une boue collante et nauséabonde. Des corps entassés inertes (avant de revenir à un semblant d’animation résultant du processus de zombification), servaient de remparts temporaires aux survivants (qui se faisaient assaillir de toute part). C’est dans ce paysage désolé, dans ce tableau infernal que s’acheva la vie du valeureux Kârn’Hage. Il avait été touché par des lames à divers endroits du corps mais cela n’avait en rien entamé son énergie et son pouvoir de destruction. C’est plutôt sous le poids de plusieurs morts non morts qu’il finit par fléchir et tomber. C’en était alors finit de lui.

Malgré le courage, la colère (que dis-je, la rage) des Orques, l’armée des 4600 guerriers fut décimée en moins de 25 minutes. C’est dire la violence à l’œuvre et l’inégalité des puissances en présence.

Une fois les derniers combattants dévorés, tués ou tombés sous le poids des corps des assaillants zombies, un calme apparent sembla reprendre progressivement ses droits sur la plaine baignée d’un timide et blafard soleil hivernal.

Les morts non morts avaient retrouvé un silence et un calme effrayants. Cela contrastait énormément avec le déchaînement de violence qui les animait encore quelques minutes auparavant. Ils mangeaient les restes des plus petits Orques que les nécromanciens avaient cessé de réanimer (comme s’il était question de laisser à l’armée des morts un trophée, une pitance en récompense de la victoire).

Dans la prairie ensanglantée, seules des lamentations de mourant (en cours de dégustation) et des bruits de mastications venaient troubler le calme inquiétant qui avait remplacé le chaos qui grondait encore si fort quelques minutes auparavant.

Seuls les plus grands spécimens d’Orques morts étaient laissés à l’abri des agapes cannibales et nécrophages.

Alors les nécromanciens s’approchaient et les sélectionnaient pour un traitement spécial.

Fort de sa taille imposante, Kârn’Hage n’échappa pas à ce « privilège ».

Jusque tard dans la nuit, ces corps immenses qui avaient été déposés dans un coin de la prairie, baignèrent dans un flot d’incantations secrètes et mortifères destinées à augmenter la taille et la puissance naturelle de ces anciens vivants, à décupler leur agressivité. Le résultat pouvait aboutir à des déformations horribles touchant diverses parties des corps froids et glauques.

Toujours sous les bons soins des nécromanciens, certains corps se virent affliger d’horribles mutilations pour remplacer par une arme un membre arraché, pour raffistoler à coup de poutres en bois traversant les corps de part en part, une jambe rendue inutilisable suite à la violence des combats, un bras en lambeaux, …

Enfin, une fois ces corps rafistolés, certains se voyaient affubler de runes et signes cabalistiques dont il m’est impossible de vous expliquer le sens (je me garderais bien d’essayer de plonger dans cet univers macabre pour comprendre ne serait-ce que le début d’une signification). Ensuite seulement, le processus s’achevait par la phase de zombification proprement dite.

C’est ainsi que cette armée des morts se vit augmenter des abominations, la classe de guerriers les plus destructeurs des armées des morts non morts.

Il se dit que certaines de ces abominations ont acquis la capacité de commander des petites armées de morts. Est-ce une légende ou est-ce la réalité ? Personne de ceux qui ont été amené à croiser une abomination n’a jamais pu encore y réchapper pour en témoigner…

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Ah, pour une fois que c est les gentils qui gagne
:slight_smile:

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:slight_smile: entre Orques et Zombies, je ne savais qui choisir comme gentils :wink:

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