31 Aout 1888,
Vous posez un pied à Port Arcadia, à peine remis des émotions de cette incroyable découverte qu’est le Monde Intérieur, que déjà se joue devant vous un spectacle à couper le souffle. Sous le dôme d’une prodigieuse caverne, se dresse une conséquente citée à l’activité frénétique.
Le Nautile vous a débarqués au centre du port, au milieu des bateaux de pêche et autres navires marchands. Sont amarrés aux alentours, quelques chalutiers, bricks, goélette, soit une douzaine de navires environs.
Bienvenue à Port Arcadia mes amis ! Ne vous y méprenez pas c’est bien le nom de la ville qui s’étend face à vous et non celui du port, vous indique Grant. Nous sommes ici à Junius Harbour, le port marchand de la ville. A l’est c’est le port civil, tandis qu’à l’ouest se trouvent les docks. Je dois d’ailleurs m’y rendre afin de faire corriger une anomalie sur le Nautile, ce dernier voyage l’a éprouvé.
Effectivement le port ne se limite pas qu’à la seule zone marchande et n’aurait presque rien à envier à celui de Plymouth que vous avez quitté deux mois plus tôt. Docks, entrepôts et chantier naval s’étirent d’un côté, tandis que petits voiliers et yachts luxueux sont amarrés de l’autre.
MacAllister va vous conduire à l’Office, tous les nouveaux arrivants doivent s’y présenter afin de s’inscrire en tant que membres du Club Arcadia. Sur ce mes amis, je vous tire ma révérence, j’ai encore fort à faire, nous nous recroiserons certainement très bientôt.
Après avoir serré chaleureusement la main de chacun de ces messieurs et présenter ses hommages à Ida Bell, il tourne les talons et s’engouffre dans le ventre du Nautile.
Et maintenant tu me laisses faire la paperasse ? Grant, c’est la dernière fois que nous recrutons de la sorte, tu peux me croire, lance MacAllister.
Vous entendez un petit pouffement de rire et un « Au plaisir » venant de l’intérieur du submersible organique.
Hâtons-nous reprend MacAllister, la journée ne fait que commencer.
Délaissant la Mer Intérieure, ou le Lac Arcadia pour les intimes, MacAllister vous mène droit vers la ville. Vous débouchez sur un large forum terriblement animé.
Des dizaines de grossistes couvrent leurs étals de denrées exotiques, pour la plupart complètement inconnues à vos yeux. Les négociateurs, venus des quatre coins de la cité se bousculent, crient, agitant des liasses de billets les bras tendus en l’air, espérant faire les meilleures affaires possibles. Les échanges se font dans une ambiance chaotique et vous avez du mal à discerner ce que vous explique MacAllister
Port Arcadia est composé de nombreux quartiers et le marché du port, autrement appelé Foreyard’s Circus, en est le plus pittoresque. De toute la cité rien n’y égale ni le bruit, ni l’odeur.
Vous vous frayez un chemin tant bien que mal à travers toute cette agitation pour enfin atteindre une large rue, toute droite. Il est encore très tôt le matin et les passants sont plutôt rare.
Laisser-moi vous présenter Main Avenue comme il se doit, c’est-à-dire par le biais de l’Histoire. L’histoire avec un grand H. A l’origine du chantier de Port Arcadia, voilà plus d’un demi-siècle, les pères fondateurs ont fait le choix d’organiser leur cité le long d’une seule et unique artère principale. Cette décision, étonnement contrainte, était dictée par un élément clef de leur cahier des charges : offrir la plus grande des sécurités aux citoyens quant aux risques de chute de pouvant se détacher du plafond de la caverne, culminant à mille pieds au-dessus de la ville. Et pour cela, ils ne désiraient rien moins que de couvrir l’ensemble des voies passantes d’un treillage de fer forgé.
Vous levez les yeux et, chose que vous n’aviez pas encore remarqué tant il y a à voir autour de vous, l’ensemble de la cité est recouvert d’un épais grillage formant une protection impénétrable au-dessus de vos têtes.
Vous continuez d’avancer le long de Main avenue, pendant que MacAllister débite son monologue, tel un guide touristique parfaitement rodé.
Pour les bâtiments, on développa des normes du même ordre. Les toitures devaient être doublement charpentées et respecter une pente aiguë d’au moins soixante degrés. On les équipa également de mâtures auxquelles on accrocha des filets à large mailles tendus jusqu’au sol, si bien que les demeures port-arcadiennes avaient des allures de gréements sédentaires. Aujourd’hui encore, de Temple Square à Foreyard’s Circus, de nombreuses bâtisses anciennes donnent la sensation d’être…
BOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUM