e voulais ajouter quelques grosses pièces à ma collection cette année ; et reconnaissons qu’en la matière, univers de l’impression 3D inclus, il y a largement matière à faire des choix… Mais que choisir, justement ? Un géant ? Un Efrit taille XL ? Cthulhu ? Une Hydre ? Un Dragon ?.. Oh, tiens un Dragon !!
Je louchais depuis un petit moment sur les kits de dragons chez Dungeons&Lasers. Il faut reconnaitre que, s’il y a relativement peu de références dans la gamme, les visuelles sont de véritables invitations au craquage de porte-monnaie.
Pour aujourd’hui, j’ai choisi de me pencher sur Origon, the Denouncer. Il s’agit d’un dragon d’inspiration orientale, qui propose des courbes intéressantes pour jouer avec la lumière et relativement peu de zones de textures différentes. Je vais également, conserver au mieux le schéma proposé par le visuel de la boite ; d’abord parce qu’il me plait bien, ensuite, parce que je ne vais pas phosphorer pour trouver un truc harmonieux, et enfin parce que, ça tombe bien, j’ai quelques peintures dans ces tons à tester.
L’assemblage :
Autant commencer par le début. Notre dragon est livré en kit dans une boite rectangulaire « au format Citadel ». A l’intérieur, je trouve 2 grappes, une notice de montage et un petit flyer promotionnel. Le plastique à l’air dense et solide, le haut du panier en ce qui concerne les kits de montage plastic, en somme.
Avant de me lancer dans l’assemblage, j’examine la notice. Les instructions sont claires, et je remarque que ce kit –et c’est le cas, à priori, pour tous les dragons de la marque- propose deux montages alternatifs : un avec ailes, l’autre sans. Ça semble anecdotique, mais c’est une bonne idée que de pouvoir réaliser une figurine à minima personnalisée. En ce qui me concerne, la version ailée semble la plus impressionnante. Mon Origon sera donc pourvu d’une paire d’ailes reptiliennes du plus bel effet.
Pour le montage, j’utilise une colle universelle, type cyanoacrylate. Le dégrappage des pièces se fait proprement. Les éléments s’emboitent sans difficulté –quoique le positionnement des ailes demande un peu de réflexion et plusieurs essais. Si les pièces sont correctement texturées pour s’emboiter tel un puzzle, au niveau des ailes, il y a comme un léger « flou »-, et presque aucun polissage ou correction n’est nécessaire avant de passer l’apprêt.
Au passage, il est à noter que la découpe des pièces est très astucieuse. En effet, il y a peu, voir pas, de jonction « à plat ». L’ensemble des lignes d’assemblages seront ainsi cachées dans les détails de la sculpture. Une fois peint, les lignes de montage seront pour ainsi dire invisibles.
La phase d’assemblage a demandé environ 45 minutes.
Niveau sculpture, la figurine est bluffante. C’est à la fois fin et très détaillé. Les textures seront parfaites pour les lavis et brossages successifs.
Une fois positionné sur son socle texturé de 50mm. Il faut reconnaitre, que, oui, ce dragon est impressionnant. Particulièrement au travers des yeux d’une figurine de 30mm.
Pour résumer, à ce stade, la figurine fait bonne impression. Packaging attrayant, bonne qualité des matériaux, simplicité globale du montage et possibilité d’assemblage alternatif, peu de retouche, et très beau design du modèle une fois assemblé.
C’est un sans-faute pour Dungeons & Lasers.
L’apprêt et le schéma de couleur :
Pour la couche d’accroche, je reste basique. Ce sera un simple passage à la bombe Corax White de chez Citadel Colour. Un temps, j’avais envisagé un apprêt en pré ombrage (couche de base en noir puis pulvérisation zénithale de blanc) mais, comme j’ai tout un lot de teintes et d’encres de contraste à tester, autant miser sur la luminosité de la sous couche.
Pour le schéma de couleurs, conformément au visuel du cover, les écailles seront vertes, les fanons, turquoise bleu et les griffes, cornes et épines dorsales seront peintes dans un gris neutre.
Au niveau des détails, l’intérieur de la bouche et la langue seront sur une base violette et les yeux en jaune fluorescent.
Nous voici donc à la pose des aplats.
Pour les écailles, qui recouvrent la majorité du dragon, je choisi le Iosan Green P3. C’est un vert relativement profond qui fera une base idéale dans cette tonalité, autant pour l’usage d’un lavis que pour partir directement sur une technique de brossage. Afin d’apporter du contraste à minima, le cuir des ailes est peint en Wurm Green P3. Ce vert clair est légèrement dé saturé. Il donnera un rendu final plus naturel.
Pour les fanons, je choisi le Trollblood Base P3. C’est un bleu de turquoise désaturé. Là encore, avec cette tonalité, le rendu final sera moins flashy et mon dragon sera un peu plus crédible.
Pour finir, les griffes, les dents, l’épine dorsale, et les cornes sont peintes en Thornwood Green P3 mélangé à du Crix Bane Base P3.
L’ensemble est visuellement harmonieux et plutôt conforme à mon idée de départ. J’ai laissé quelques débordements qui seront de toute façon cachés sous les couches à venir.
D’autre part, un léger débord entre les écailles et les fanons contribuera à donner un aspect naturel à la zone de conjugaison entre les deux textures. Inutile donc d’insister pour obtenir une précision académique lors de la peinture des aplats.
L’ombrage :
Comme à mon habitude, j’aborde les ombres de manière globale avant d’attaquer les dégradés. A cette étape, j’essaie d’avoir un meilleure maitrise de mes peintures que lors de la pose des aplats ; d’autant que la fluidité des encres et lavis ne facilite pas forcément le travail à ce stade.
Pour commencer, une première couche de Moss Green GSW est appliquée sur le Iosan Green et le Wurm Green, afin de marquer les reliefs. Puis, pour creuser d’avantage l’ombrage et apporter de la nuance dans le vert, du Viridis Green GSW est passé dans les zones les plus profondes et au départ des fanons. Pour terminer avec l’ombrage des écailles, j’accentue encore l’intensité de l’ombre, dans les creux les plus profonds et dans les zones de juxtaposition avec le Thornwood green, avec du Gorgon Dark Green GSW. Cette encre est très intense et apporte une tonalité désaturée par transparence sur mon vert de base.
De l’encre bleu P3 est ensuite appliquée sur les fanons, en complément du Viridis Green, pour amener une impression de monté en intensité de la couleur tout le long des filaments.
Pour terminer, de l’Andalusian Earth GSW est passé sur les parties peintes en Thornwood Green/Crix Bane Base, afin de réchauffer un peu l’ensemble.
A noter que sur cet essai, j’ai un peu trop noyé mes zones les plus sombres sous l’encre. Bilan, j’ai un peu empatté les reliefs. Gare, donc, à être généreux, mais pas trop, avec les peintures les plus fluides.
Petite observation sur l’encre en général : même une fois sèche, l’encre conserve une finition brillante. C’est assez simple à corriger avec un peu de vernis en fin de travail, mais j’avoue avoir regardé longtemps et patiemment mes encres en attendant qu’elles sèchent… avant de rendre compte qu’elles l’étaient déjà.
Les éclaircissements :
Pour poser la lumière, je vais profiter de la richesse de la sculpture et utiliser essentiellement des techniques de brossage. Appliquées successivement et avec suffisamment de douceur, les brossages successifs donnent de très beaux résultats sur ce type de textures. La plus grande difficulté, lors de cette étape va être la précision. Il va falloir veiller à ne pas trop brosser les zones juxtaposées.
Je commence par brosser les écailles et donc par les teintes vertes. Comme c’est la couleur majoritaire du dragon, cela semble logique de commencer par là.
Pour le premier brossage, c’est le Iosan Green P3 qui sera appliqué. Un brossage de la couleur de base de l’aplat permet de raviver la teinte de départ après la série d’ombrages. Ensuite, du Wurm Green est ajouté pour un second passage et enfin le Wurm Green pur est ensuite brossé sur les écailles et le cuir des ailes.
Chaque passage est appliqué en zénithal, du haut vers le bas, avec une intensité décroissante, afin de respecter les ombrages.
Pour finir, un léger brossage de Menoth White Base P3 est déposé sur les points les plus saillants des écailles et du cuir, comme ultime accroche de lumière. Attention à ne pas brosser trop intensément. Il ne faudrait pas gâcher le dégradé de vert développé en éclaircissement.
Afin de redynamiser l’ensemble, une fine couche de glacis dilué de Waywatcher Green Citadel Colour est passée en correction pour casser la tonalité un peu trop écrue du Menoth White Base.
L’éclaircissement des fanons est un peu plus simple.
Toujours en brossages successifs, sont appliqués dans l’ordre : le Meredius Blue P3, l’Arcane Blue P3 et le Frostbite P3.
Telle quel, cette gamme de turquoise P3 est parfaite de cohérence. J’ai choisi le Frostbite comme éclaircissement final en lieu et place du Underbelly Blue P3, car l’accroche de lumière me semblait plus logique compte tenu de l’utilisation du Menoth White sur le corps du dragon.
L’effet progressif obtenu en juxtaposant les teintes et les encres est parfaitement crédible et naturel. Avec un minimum de gestes et de passages, le résultat est plutôt flatteur.
Reste encore les griffes, cornes et échine. Pour rester sur une tonalité neutre, un premier brossage de Crix Bane Base P3 est appliqué, suivi d’un second de Crix Bane Highlight P3.
Du Menoth White Base est ensuite mélangé au Crix Bane Highlight pour un troisième brossage.
Les dernières accroches de lumière sont obtenue en brossant délicatement, à l’aide d’un pinceau fin, avec du Menoth White Base pur puis du Marrow White P3.
La peinture d’Origon est pratiquement terminée à ce stade. J’en ai profité pour finaliser les détails et réaliser quelques corrections.
Détails et finitions :
La bouche a été peinte avec du Xereus Purple Citadel Colour, ombré avec du Druchii Violet CC, puis rehaussé en ajoutant progressivement de la Chair Pâle PA au Xereus Purple. L’œil a été peint avec du Frostbite P3 puis du Jaune Fluo PA. Pour les griffes et les dents, c’est la même progression de tons que pour l’échine et les cornes qui a été appliquée.
Le socle a ensuite été peint. J’ai conservé un ton neutre, à base de Menoth White, auquel j’ai ajouté de tuiles couleur rouge, avec du Khador Red Highlight P3 ombré avec de l’Agrax Earthshade CC.
Une bande de noir sur le tour du socle, puis un couche de vernis mat Liquitex et voici ma version d’Origon the Denouncer, à la manière du Art Cover.